Dans le cadre du cours d’histoire sur la période de la Seconde Guerre Mondiale, lors d’une journée banalisée qui a eu lieu le 15 mars 2022, la classe de 3ème B du collège Maryse Bastié d’Ingrandes-Le Fresne sur Loire a pu rencontrer, le matin, Samuel Delépine, géographe à l’Université d’Angers. Il a présenté les Tsiganes et a évoqué leur persécution en France.
L’après midi, les élèves ont travaillé en groupe sur des thématiques différentes et produit des affiches.
On parle peu de l’histoire des persécutions et violences subies par les populations tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Outre la politique génocidaire menée par le Troisième Reich à travers l’Europe, le régime de Vichy en France a également déployé des mesures anti-nomades.
Par ailleurs, le Maine et Loire a abrité à Montreuil Bellay le plus important des camps d’internement tsiganes.
Les 8 affiches réalisées ainsi que la littérature disponible sur la Seconde Guerre mondiale sont exposées jusqu’au 6 mai au CDI.
Vous pouvez les consulter ci-dessous
Sur une affiche, des élèves présentent les Tsiganes, ces Français que l’on désigne sous de nombreux noms : gens du voyage, Bohémiens, Sinti, Roms ….
On apprend que seuls 7 % sont des voyageurs, et que beaucoup de ces derniers sont dans l’ouest de la France.
Les élèves évoquent le traitement des Tsiganes, considérés comme des asociaux sous le nazisme, et leur sort dans le « camp de familles » d’Auschwitz dans l’actuelle Pologne ainsi que les expérimentations auxquelles ont été soumis les enfants.
On découvre que les persécutions contre les Tsiganes en France débutent sous la IIIe République (dès la fin du XIXe siècle)
et que la fin de la surveillance de ces Français ne date que de 2017 (supression du livret de circulation).
Les Tsiganes sont mis sous surveillance avant même la capitulation. Ils sont assignés à résidence ou internés dans de nombreux camps sur tout le territoire français. Des élèves ont par exemple retracé l’itinéraire de Joseph Toloche qui est passé par 9 camps différents d’internement (en France) et de concentration dans l’actuelle Pologne
(dont Auschwitz ou Buchenwald).
Sur 3 affiches, les élèves racontent les difficiles conditions de vie dans deux camps d’internement français situés peu loin du collège : Montreuil Bellay (49) et Moisdon la rivière (44).
Beaucoup d’internés sont décédés des effrayantes conditions de vie et du manque de nourriture.
Les élèves rapportent aussi le racisme subit au quotidien.
Des élèves ont traité de l’importance pour les Tsiganes que la persécution dont ils ont été l’objet soit mieux connue. L’État français a reconnu son implication en 2015. En Allemagne, le génocide contre les Tsiganes a été reconnu en 1982.
Pour cette raison, il sera fait part de ce travail à l’association pour la mémoire du camp tsigane (AMCT) de Montreuil Bellay qui commémore tous les ans en avril la mémoire de ce camp d’internement français le plus important.
Les élèves ont pu bénéficier de nombreuses références pour élaborer leurs affiches. Parmi les plus importantes on peut citer :
• Le travail de Samuel Delépine : « Atlas des Tsigane »s, Autrement 2016
• Le travail de Jacques Sigot sur Montreuil Bellay
• Le dossier des archives départementales sur le camp de Montreuil Bellay
• Le site sur le camp de Moisdon la rivière
• Le site de Tony Gattlif
• Le site du Musée de l’immigration avec le travail d’Ilsen About (exposition
Mondes tsiganes. La fabrication des images )
• L’émission de France culture du 16/ 02 /2022 « Les Roms et les populations voyageuses durant la Seconde Guerre mondiale, histoire d’une persécution »
• Le travail de Lise Foisneau en 2002 : Les nomades face à la guerre (1939-46)
• Le travail d’H. Asséo, E. Filhol ou M.-C. Hubert
• Guenter Lewy sur « La persécution des Tsiganes par les nazis »
• Les témoignages de André Rogerie, Germaine Tillon ou du site Encyclopédie multimédia de la shoah